- Guy Terrier -

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Ajouté le 15 déc. 2004


Les mots sont trop souvent réducteurs et définitivement superflus pour « parler » d’une œuvre et de sa portée. La voir c’est la lire, l’observer c’est l’apprécier ou la rejeter mais à chaque fois c’est travailler à partir d’acquis propres à chacun, ressentir une émotion et se forger une interprétation selon nos propres critères sans jamais être guidé, en toute liberté. Les mots imposent et restreignent là où les couleurs et les compositions étendent et libèrent les perceptions.

Mes compositions reposent pour beaucoup sur un esthétisme graphique et l’utilisation d’une palette de couleurs harmoniques. Artiste pressé, je ressens l’urgence de créer et d’obtenir au plus vite sur la toile les images et impressions qui m’habitent. J’ai ainsi tout naturellement opté pour la technique acrylique qui, à mes yeux, est la seule pouvant transmettre l’élan, la violence et la spontanéité qui caractérisent mon travail. Tout comme pour les mots qui pour moi sont dénués de sens pour donner une interprétation à une œuvre, je refuse le carcan d’un quelconque style ou de tout académisme qui pourrait me limiter dans mes moyens d’expression voire m’entraver. Mes styles fluctuent au gré de mes humeurs et états d’âme. Ils s’adaptent sans cesse aux impressions et sentiments qui nourrissent mon imaginaire et jouent sur les perpétuelles ruptures de mes pensées, en une sorte de schizophrénie s’opposant à une uniformisation latente.

Mes moyens d’expression artistique ne se limitent pas aux seules peintures et les médiums que j’emploie peuvent tout aussi bien être des sculptures que des illustrations techniques ou humoristiques crayonnées ou réalisées sur ordinateur. Peu importe la technique et les moyens employés, que la main caresse et dessine les formes, qu’un pinceau ou un couteau glisse et accroche la toile ou qu’un crayon survole une tablette graphique et modélise un objet virtuel tridimensionnel, la finalité reste cette transcription de mes mondes en un agencement de couleurs, où le mot s’efface au profit de l’image.

Créé avec Artmajeur